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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/111

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PROLOGUE. 101

Par un dernier effort, il attira Argent qui ne bougeait plus guère, ct lui entoura le cou de ses deux bras. Et il le baisa bien tendrement, comme un frère qui s’en va.

— Adicu, Argent! dit-il; adieu, mon pauvre petit Argent !.…

De grosses larmes tombaient sur sa joue. Son cœur était brisé.

Argent essaya de hennir : ce fut comme un râle.

Tiennct lâcha la bride qui l’étranglait. Le courant prit Argent, et Tiennet le vit disparai - tre dans l’écume de la chute.

Les hautes herbes semées de blanches mar- gucrites, Jes courses folles au gai soleil, plus rien!

Hélas! hélas! pauvre ami! Ami, adieu !

Quelques minutes après, Tiennet Blône pre- nait plante sur le gazon, à quinze ou vingt pas de la rive.

Le jour venait.

Derrière lui l'inondation, qui allait diminuant sans cesse, étendait une nappe encore assez large et plus furieuse à mesure qu’elle se rétré- cissait.

°.