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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/112

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LE JEU DE LA MORT.

102 LE JEU DE LA MORT.

La Mestivière s'élevait à perte de vue, cachant par son coude le château du Ceuil qui était de l'autre côté de la forêt.

Dans la traversée, Tiennet avait fait, bien malgré lui, presque tout le tour de la montagne.

Devant lui, à environ une lieue de pays, les clochers de Vitré, la vieille et bizarre ville, apparaissaient confusément et comme en l'air.

Tiennet essuya ses yeux et rassembla ses idées violemment troublées par la lutte qu'il venait de soutenir.

Il allait à Vitré sur l’ordre de M. Lucien, le seul homme dont il reçüt volontiers les ordres.

Il y allait chercher un médecin pour Jean de la Mer, en péril de mort.

M. Fargeau lui avait dit par deux fois de choisir le docteur Morin, qui était en effet l'ami de la maison.

M. Lucien lui avait dit une seule fois d’appe- ler le docteur Méaulle.

Son choix n’était pas douteux. Sur ce qui se passait au château du Ceuil, Tiennet avait des soupçons. M. Fargeau ne lui plaisait pas.

Et peut-être en savait-il plus long que per- sonne sur bien des choses.

A mesure que le jour grandissait, le ciel se débarrassait de ses lourdes nuées, la pluie dimi-