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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/115

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PROLOGUE. 105

On y joue, au lieu de vaudevilles, cité heu- reuse ! des mystères, sotties et facéties.

Si jamais chemin de fer arrive en Bretagne, vous verrez la ville de Vitré s’en aller en fumée, comme un rêve qu’elle est, un pur et simple rêve de savant, qui s'est endormi sur un bou- quin rongé par les rats.

Comme Tiennet Blône ne connaissait pas d'autre ville que Vitré, il traversa sans aucune espèce d'émotion ses places respectables ct ses rues qui sentent le moisi.

Bien triste et la tête inclinée, il gagna d’un pas rapide le quartier où le docteur Méaulle, le docteur désigné par M. Lucien, faisait sa de- meure, et sonna rondement à la porte.

Il fallut que le docteur Méaulle se levât en toute hâte et partit de même, car Tiennet n’en- tendait pas raison.

Quant au docteur Morin, si chaudement re- commandé par M. Fargeau , il parait que Tien- net élait moins pressé de l'envoyer au Ceuil, car, en sortant de la maison de M. Méaulle, il se rendit tout droit à la grande place, où il S'assit sur un vicux banc de granit, la tête entre ses deux mains.

Songesit-il au pauvre Argent, dont le cadavre suivait maintenant le cours enflé de la Vesvre?.…