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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/114

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LE JEU DE LA MORT.

104 LE JEU DE LA MORT.

Vitré n’est pas le moins du monde une ville de notre siècle; allons donc ! On y boit de l’hy- dromel comme aux jours de la chevalerie ; on y porte peut-être des souliers à la poulaine. Quand la France a le choléra, Vitré souffre de la peste noire, pour garder les convenances.

Les payements s’y font en angelots, écus au soleil, sous parisis et deniers tournois, comme au prologue de la Tour de Nesle.

Si le savant ct spirituel conteur, que nous aimons ct connaissons tous sous le nom du bibliophile Jacob, passait jamais à Vitré, vous le verriez s'évanouir d’allégresse comme à l'as- pect du cure-dent d’Étienne Dolet ou de la pantoufle de Nicolas Flamel. ‘

Si notre poëte illustre, Victor Hugo, le grand maître dont nous sommes tous plus ou moins les fils rapetissés et dégénérés, venait jamais à Vitré, soyez sûr qu’il déchiffrerait sur les murailles barbues du château quelque mot illi- sible pour le vulgaire. Et sur ce mot il ferait ce livre que nous attendons depuis si longtemps!

Les bourgeois y font le guet ; la garde natio- nale y est arméc de hallebardes et d’arquebuses à rouet,

Les dames s’y parent de cottes-hardies et de corsages en menu-vair.

ef Sue nn ue annee —