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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/125

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PROLOGUE. 115

râpé, d'assez bonne noblesse, ruiné jusqu’à la corde et vivant d'espoir.

Houël était un vieux petit homme, veuf, sans enfants, faisant danser assez gaiement ses deux mille francs de rente, nets et quittes d'impôts.

Le docteur Morin avait une doucc figure et un air discret.

— Eh bien M. le docteur, dit Maudreuil en l’abordant, nous donnerez-vous des nouvelles de notre respectable cousin et ami, M. Créhu de la Saulays?

— M. de Maudreuil, répondit Morin en po- sant son journal, je vous offre mes civilités.. Le libéralisme fait des progrès effrayants, monsieur!

— Bah! repartit cousin et ami, la France aime sa religion et ses rois, M. le docteur. Je me moque du libéralisme comme du Grand Mogol!

— Parce que vous ne lisez pas suffisamment le Drapeau blanc, cher monsicur.

— Nous direz-vous? insista Maudrcuil.

— Quoi! la guerre de Turquic?... mauvaise en principe. De quoi diable allons-nous nous méler?

— Mais M. Créhu de la Saulays, docteur?

— Eh bien! monsieur, M. Créhu a des idées libérales, très-libérales. Et quant à savoir de sesnouvelles, croyez-vous que j'aie des ailes pour