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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/128

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LE JEU DE LA MORT.

118 LE JEU DE LA MORT.

bitait le pays depuis tantôt dix ans, et (uisait toutes sortes de commerce. Il venait, disait-on, du Rouennais.

Le fils avait unc bonne figure réjouie et spi- rituelle, qui contrastait avec l'air épais et sou- vcrainement naïf de son partenaire, M. le che- valier de Guérineul.

Quant à Menand jeune, notaire, auprès de qui s’asseyait le papa Romblon, vous ne sauriez croire combien il aimait à ronger la mèche de son fouet !

Quoique frère cadet d’un apothicaire, Menand jeune n’avait point d'orgueil.

Ses connaissances intimes l'avaient surnommé l’Artichaut, soit à cause du caractère paisible de sa physionomie, soit par allusion au peu d'usage qu'il faisait de ses facultés intellectuelles.

Outre les cordes de fouet, il aimait le cassis et l'oignon, dont il avait l'odeur.

Mais avons-nous bien le cœur de consacrer dix lignes à Menand jeune, notaire, en face des événements majeurs qui sollicitent notre plume ?

Rien n’est plus dangereux que la frivolité. Prenons une bonne fois pour toutes l’engage- ment d'écrire avec dignité et convenance. Que diable! nous ne sommes pas ici pour nous divertir.