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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/134

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LE JEU DE LA MORT.

124 LE JEU DE LA MORT.

Il y avait de l’audace et une certaine intelli- gence sur le visage carré de ce Besnard. Il était jeune encore, portait un costume moitié paysan moitié bourgeois, et semblait habitué à bonne vie.

Les paysans de l’arrondissement de Vitré sont processifs comme tous les paysans du monde, et Besnard, homme de loi, cassant, ignorant la pudeur, ne demandant que plaie et bosse, avait une réputation de premier ordre.

— Ah çà! murmura-t-il à l’oreille de Mo- rin, centendez-vous ce que disent ces étour- neaux ?

Le docteur haussa tout doucement ses épaules rondes ct bien nourries.

— Ces choses-là ne s’inventent pas, reprit Besnard, et s’il y avait du vrai là dedans...

— Fargeau m'aurait fait prévenir, commença le docteur.

Mais la voix de Romblon fils l’interrompit.

Romblon disait :

— Non, non, il paraît que le messager ne s’est pas noyé... mais on a trouvé le corps du cheval au bief de l'étang de Bréhaim..… une jolie bête, ma foi! C'était papa qui l'avait vendu à M. Lucien de la Saulays.

— Argent! s’écria Guérineul; nom de nom