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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/136

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LE JEU DE LA MORT.

126 LE JEU DE LA MORT. ?

cuir et son chapeau ; il se leva, puis il se ragsit, en proic à un trouble évident.

— Que veut dire cela ? grommela-t-il ; le doc- teur Méaulle, un baudet! un minus habens, un sauvage, une cruche!

— Cela veut dire, répliqua Besnard qui lui serra le bras, qu’il faut passer l’eau tout de suite, M. Morin.

— Le docteur Méaulle! un ostrogoth! un butor ! un oisou!

— C’est un coup de Lucien! dit Besnard ; passez l’eau, croyez-moi, ou bien on fera un testament in arliculo mortis, et la damnée pe- tite aveugle aura cinquante mille livres de rente au soleil.

Le docteur semblait abasourdi.

— Méaulle ! répétait-il, Méaulle ! un Méaulle!…

Maudreuil, de son côté, avait la fièvre d’héri- tier, qui gagnait insensiblement lc vieux Houël lui-même.

Menand jeune, notaire, avait dressé l'oreille au mot lestament ; mais c'était un homme dis- erct, qui aimait mieux manger dix cordes de fouet que de prononcer une seule parole.

Le jeune Guérineul et les deux Romblon fu- maient fraterncllement autour d’une topette d’eau-de-vie.