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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/137

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PROLOGUE.

PROLOGUE. 127

Le vieux Romblon semblait ne songer à rien, sinon à son petit verre, et jouir de la quiétude la plus parfaite. Cependant, on aurait pu voir de temps à autre son œil gris, ombragé par d'é- normes sourcils, pousser une manière de recon- naissance rapide et cauteleus* vers la table où le médecin et l’homme de loi ca.cient à voix basse.

La maison Romblon père ct fils vendait des chevaux et des bœufs, mais elle faisait encore une foule d’autres commerces.

L'opinion générale était que le vieux Rom- blon, pour une bonne somme payéc comptant, fournirait la lune à qui voudrait l'acheter.

Ceci voulait dire que le bonhomme avait bien des cordes à son are.

Et en cffet, chacun pouvait savoir que des propriétaires de la Mayenue, de l'Ille-et-Vilaine et dela Sarthe, avaient compté aux Romblon une sorte de prime pour se préserver de ces incen- dies épidémiques qui désolèrent les départe- ments de l'ouest dans les dernières années de la restauration.

Il courait à ce sujet les bruits les plus contra- dictoires. On disait que les Romblon servaient aussi le comité directeur du libéralisme, lequel comité soudoyait les incendiaires.