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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/14

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LE JEU DE LA MORT.

et parodient les chutes du Rhin ou du Niagara, en tombant de quinze pieds de haut.

Nous devons avouer néanmoins qu’on se casse le cou dans ces précipices et que dans ces filets d’eau on se noie.

Charmant pays, du reste, jardin anglais de cinq ou six lieues carrées, qui n’a jamais fourni de décorations à l’Opéra-Comique ni de descriptions aux voyageurs de la librairie ; pays aimable où l’on ne trouve point de chalets (les chalets à la lanterne !), point d’Anglaises, point d’eaux thermales, et partant, point de vaudevillistes cuisant leurs rhumatismes articulaires.

Bon pays, qui ne connaît ni la roulette, ni le trente et quarante des localités décidément pittoresques.

Pays abrité par son obscurité même contre les orgues de Barbarie du socialisme, et aussi contre ces aristocrates qui sont magnats hongrois, starostes polonais, anciens commissaires du gouvernement provisoire ou majors d’une légion étrangère.

Doux pays, qui n’a eu qu’un chantre, mais le plus charmant de tous les chantres, madame la marquise de Sévigné[1].

  1. La terre des Rochers, château de madame de Sévigné, et possédée maintenant par une des plus honorables familles de la Bretagne, est située à quelques lieues de l’endroit où se passe notre drame.