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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/147

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PROLOGUE.

PROLOGUE, 137

M. Berthelleminot la comparait volontiers au paradis terrestre.

JL lui fallait pour partir, à son estime, une soixantaine de mille francs et une douzaine de travailleurs.

C'était peu de chose assurément, cu égard à la certitude qu'on avait de revenir avec cent millions d’écus.

Mais la Bretagne cst pauvre. Elle montrait une certaine répugnance à se laisser enrichir par ce bienfaitcur des hommes, M. Bcrthelle- minot.

Soixante mille francs! hésiter pour cela! Refoulons énergiquement notre indignation ct notre pitié!

M. Berthelleminot de Beaurepas entra dans la première salle du grand café de l'Industrie avec ce bel air que vous lui connaissez tous. Le cœur de madame Ragon battit bien doucement sous les sangles de son corset.

Il était difficile à cette veuve de rougir, car clle avait toujours sur le visage ce que la Morale en action appelle la couleur de la vertu ; mais ses petits yeux s'émurent; quelque chose de gracieux, d’aimable, de touchant, se répandit sur l’ensemble de sa personne.

Quand le soleil paraît au-dessus de l'horizon,

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