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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/206

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196 LE JEU DE LA MORT.

Nous ne sommes ni dans le boudoir élégant et irréprochable d’une femme du monde, ni dans la pauvre mansarde d’une femme du peu- ple, lieux de scène tranchés qui ont leur pitto- resque propre ct leur beauté contrastante.

Nous sommes entre deux, en un lieu hybride, moitié luxurieux, moitié nu, et un peu sale, il faut bien le dire. l

Nous sommes dans le laid jusqu’au cou, dans le laid bourgeois, mesquin, prétentieux, terre à terre, le plus laid des laids.

Nous ne connaissons point de romantique assez acharné pour prétendre que ce laid-là c’est le beau !

Madame Marion avait pris son café, et même son petit verre de liqueur stomachique. Dans le trouble qui la saisit après coup en regardant Tiennet, clle se versa un second verre.

Sa main tremblait un peu tandis qu’elle le portait à ses lèvres.

Tiennet, voyant qu’on ne parlait plus, leva enfin les yeux. Sous son ignorance, c'était un garçon avisé. Le trouble de la rentière ne lui échappa nullement.

Et son idée, sa fameuse idée, revint au galop.

Et avec clle une bonne petite portion de son assurance native.