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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/207

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PROLOGUE. 197

Il avança d’un pas.

Madame Marion remit son verre à moitié vide sur la table, ct son fauteuil à roulettes eut un mouvement de recul.

Elle avait peur.

Mais il est dans la nature des femmes de com- battre, même quand elles ont peur. Et, du reste, madame Marion, rentière, n’était pas facile à intimider sérieusement.

Elle se remit par un vaillant effort et regarda l'ennemi en face.

— J'avais dit à Rosalie de ne laisser monter personne, dit-elle d’un ton de mauvaise humeur. Vous êtes le jeune Tiennet Blône, n’est-ce pas?

— Oh! fit Tiennet, vous me connaissez donc?

La rentière haussa les épaules.

— Ni d'Ëve, ni d'Adam, mon pauvre gars, répliqua-telle; seulement j'ai eu la sottise de faire quelque chose pour vous. et quand on se mêle des affaires des autres, on s’en repent tou- jours. Que voulez-vous ?

Ticnnet avait la tête haute maintenant, parce qu'on lui parlait avec rudesse et dédain.

—- Je veux que vous me disiez le nom de ma mère, prononca-t-il d’une voix ferme et avec lenteur.

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