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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/255

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PROLOGUE. 245

parable supériorité de son jeu, c'avait été de gagner sans cesse du terrain, Tiennet étant forcé de rompre toujours.

Ce résultat n’était point méprisable, attendu que le tertre aboutissait à un précipice de cent cinquante pieds de haut.

Une fois Tiennet accülé, c'était un homme perdu, à moins qu’en effet il ne fût sorcier ou qu’il n’eût des ailes.

Yaume se gardait bien de laisser voir son but, mais tous ses efforts tendaient désormais à ac- culer Tiennet.

Tiennet semblait ne point songer à ce péril, non plus qu’à aucun autre.

Ils avaient franchi, Yaume avançant, Tiennet reculant, plus des trois quarts de la plate-forme.

Yaume commençait à sourire dans sa barbe.

— Ah! les filles courent censément après toi, mon beau gars Tiennet! disait-il, comme pour exciter sa rancune au moment de frapper le grand coup! ah! tu prends les fiancées des amis!.…. Attrape ca... et ça! Tu as beau sauter, tu n'es pas sorcier. et demain tu ne sauteras plus!

Un dernier bond mit Tiennet à deux pas de la balustrade.

Les yeux du pâtour lui sortaient de la tête;

21.