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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/256

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246 LE JEU DE LA MORT.

ses joues en feu séchaient la sueur au passage. Sa fureur, arrivée au paroxysme, le rendait féroce.

C'était un mouton enragé. Point de quartier à espérer de lui.

Il leva son bâton. Cette fois, il fallait que Tiennet reçut le choc de pied ferme, car un saut de deux pas seulement l’eût précipité dans la Vesvre.

Mais Tiennet était bon là. Il s’avisa d’un coup qui n’est point dans la règle du bâton.

Un joli coup , qui eût émerveillé Fancin, Mé- rieul, Yvon et les autres, un coup qui eût mérité les suffrages de Mathurin Houin lui- même, le Nestor de Vesvron.

Nous l'avons déjà vu ce coup, au Grand Esta- minet de l'Industrie, nous l'avons vu appliqué à la canne docte de M. Morin, médecin royaliste.

Au moment où Yaume attaquait Tiennet, celui-ci lâcha son arme, qui tomba à ses pieds, et attrapa au vol le gourdin du pâtour. Une brusque secousse fit lâcher prise à ce dernier. Le bâton tourna entre les mains de Tiennet comme la roue d’une voiture lancée au galop, et partit par ln téhgente pour aller choir dans la Vesvre, au lieu et place du même Tiennet.

Yaume, un instant stupéfait, se baissa d'’in-