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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/265

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PROLOGUE. 255

— Ah dame! dit-il, Oh ! oh!... oui, bien! mais, mais... c’est comme ça ?

Puis il ajouta avec un rire d'esprit fort :

— Un sorcier, toi !... pas de moitié! Il n’y a que censé les nicdouilles qui croient censé- ment aux sorciers. Va toujours !

L'atmosphère s'était de plus en plus dégagée. Les nuages devenaient rares au ciel, et c'est à peine si un faible vent courbait les hautes bran- ches des chènes qui gardaient bon nombre de feuilles sèches et tenaces.

Tiennet se retourna vivement, parce qu'il âvait cru entendre un bruit léger dertière la roche, du côté de la forêt.

Mais son mouvement fit sauver la vache gâre qui broutait justement en cet endroit. Elle tourna sur elle-même avec cette folâtre pesan- teur des ruminants et gagna l’autre bout du tertre, en battant de la tête au ras de l’herbe et en balançant ses pis gonflés de lait. Tiennet pensa que le bruit entendu venait de la vache gäre.

11 ne s’en inquiéta pas autrement.

À cette heure, ses pensées étaient graves. Ce n’était plus l'enfant qui chantait naguère en livrant son visage enflammé à la tempête.

C’était un homme qui accomplissait un devoir.