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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/270

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260 LE JEU DE LA MORT.

même... Yaume, tu me remplaceras auprès de lui. Aime-le pour l'amour de mademoiselle Ber- the comme j'aimais mademoiselle Berthe pour l'amour de lui... A deux, ils n’ont qu’un cœur. Veille sur eux... Prends garde à Fargeau, prends garde à Olivette. Adieu!

Yaume ne répondit point; mais il serra for- tement la main que Tiennet lui tendait.

Tiennet partit, prenant à grands pas la route du château.

Quand il eut disparu derrière les arbres, Yaume rassembla ses vaches.

Il était tout pâle, le pauvre pâtour, et sa tête pendait sur sa poitrine.

Il prit à sa chemise une belle épinglette en laiton, ornée de touffes de laine.

C'était un cadeau d’Olivette, qu’il aimait tant!

Il baisa lépinglette, puis il la jeta dans la Vesvre.

Oh! le digne cœur !

À ce moment, le docteur Méaulle passa sur son bidet, revenant du château.

— Ça va-t-il mieux, M. Miaude, sauf respect de vous? demanda le pâtour.

Le docteur répondit ;

— Avec un coffre comme ça, on vit cent ans,

petit gars.