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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/269

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PROLOGUE. 259

demoiselle Berthe, mais il lui a promis de l'épouser.

— Comme de juste! dit le pâtour.

La vache gâre n’était plus là, auprès de la ro- che, et pourtant Tiennet entendit encore ce léger bruit qui l'avait déjà fait se retourner.

Cette fois, il se leva. Mais il n’ÿ avait personne derrière la roche.

Du moins Tiennet, qui avait de bons yeux, ne vit-il trace ni ombre.

Il revint.

— L'heure avance, continua-t-il, et si je pars, j'ai bien des choses à faire... Tâche de bien comprendre et de ne rien oublier. La promesse dont je te parle, c’est une promesse écrite... et mème il y a encore autre chose.

Ici Tiennet se pencha à l'oreille du pâtour qui rougit comme une jeune fille.

— Dame! murmura-t-il pourtant, puisqu'il y a promesse de mariage !.. N'empêche, gars Tien- net! Si un autre que toi me le disait, ça serait censément tant pis pour lui !

— Que Dieu les bénisse tous les deux, reprit Tiennet, car ils sont généreux et bons. Je n’ai- merai personne en ma vie comme j'aime Lucien Créhu, mon maître et mon frère. Avant de par- tir, je ne le verrai pas, car j'aurais peur de moi-