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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/276

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268 LE JEU DE LA MORT.

tivière, après le départ de Yaume et de Tiennet, se promenait bien discrètement, les mains entre- passées dans les manches larges de sa redingote, façon soutane.

La place était libre. Ses compagnons pouvaient venir. Mais, en attendant ses compagnons, il songeait.

Il songeait à une combinaison qui s’ourdissait dans les cases de san cerveau, combinaison à lui, bien à lui, tout à fait dans ses cordes , trame compliquée , subtile, bâtie sur la pointe d’une aiguille , et qui, une fois connue, nous donnera la mesure exacte de ce spirituel et prudent jeune homme.

Il s'agissait de la promesse de mariage.

M. Fargeau se disait :

— C’est très étonnant !.… Où diable peut-elle l'avoir mise, cette promesse de mariage ?

Il semblait chercher au fond de son cerveau ; il ne trouvait point et répétait :

— C'est très-étonnant ! très-étonnant!…

Pour expliquer ce mot, il nous suffira de dire au lecteur que le jeune M. Fargeau Créhu de la Saulays, esprit fort et bien au-dessus des préju- gés vulgaires , avail rompu dès longtemps avec ces vains scrupules que les sots appellent « de la délicatesse. »