Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
268
LE JEU DE LA MORT.

— C’est bon, repartit Fargeau qui n’abandonnait point ses méditations.

— Eh bien ! reprit Besnard, qu’avons-nous entendu ?

— Ceci et ça…, répondit Fargeau ; vous êtes bien sûr qu’on ne vous a pas suivi ?

— Parfaitement sûr.

— Cet endroit-ci ne me va plus qu’à moitié, depuis que je sais par expérience qu’on peut écouter derrière les roches… Il faudra choisir ailleurs.

— En attendant, causons, interrompit l’homme d’affaires.

— Soit, dit Fargeau, mais au large… Ce que je vais vous apprendre, il ne faut pas que le vent même l’écoute.

— Oh ! oh ! fit Besnard évidemment alléché, je suis tout oreilles.

Ils s’assirent côte à côte, les jambes pendantes, tout au bout de la plate-forme, en dehors de la balustrade dont les broussailles les cachaient du côté du château.

L’homme d’affaires, sorte de bouledogue rustique et carré, nature d’huissier rural, brise-tout, cherchant plaies et bosses, avait presque l’air d’un honnête garçon auprès de M. Fargeau.

Celui-ci croisa ses deux mains bien blan