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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/30

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LE JEU DE LA MORT.

— Ni une femme comme la maman Renotte quand elle avait seize ans, murmura Mathurin Houin en riant tout bas.

— Oh ! fit Olivette ; il y a M. Lucien.

La vieille haussa les épaules. Yaume le pâtour devint rouge comme un coquelicot.

— Il y a encore…, reprit Olivette.

Mais elle n’acheva pas, et une nuance rosée monta à ses joues, tandis que son regard glissait, brillant et furtif, vers le premier des trois lits à double-étage.

D’écarlate qu’il était, Yaume devint tout blême.

À l’endroit précis où s’était arrêté le regard d’Olivette, au beau milieu de sa phrase interrompue, il y avait un personnage dont nous n’avons point encore entretenu le lecteur.

Yaume était amoureux d’Olivette, censément, pour dire comme lui.

Celui qu’Olivette regardait et que son regard semblait désigner comme le plus beau, comme le seul digne d’être comparé à Jean de la Mer dans sa jeunesse, n’avait pas prononcé une parole depuis le commencement de la veillée.

Il était assis sur un billot comme tous les autres, mais il s’adossait au lit, et sa tête, appuyée contre la couverture brune, reposait parmi ses grands cheveux épars.