PROLOGUE. 29
Nouvel et plus bruyant éclat de rire des paysans.
Yaume se rassit en fermant les poings.
Mais ce qui fut plus étrange, ce fut l'effet pro- duit par ces paroles sur Olivette elle-même.
Elle devint extrêmement pâle, et ses lèvres se prirent à trembler.
Yaume, qui la regardait, avait des gouttes de sueur au front.
—- Un rendez-vous à M. Fargeau ! murmura- t-il en posant sa main sur celle d’Olivette. Censément.… Oh !..
La main de la jeune fille était glacée.
-— Rassure-toi, reprit encore Tiennet, dont la voix calme et remarquablement harmonieuse avait comme un accent d’amertume, ce n’était pas un rendez-vous d'amour.
Yaume sentit un frisson courir dans les doigts d’Olivette.
— Que vous ai-je fait, Tiennet Blône? mur- mura la jeune fille dont les yeux étaient pleins de larmes.
Tiennet se prit à sourire doucement.
— Vous ne m'avez rien fait, ma pauvre Olivette, répliqua-t-il; je dis mon rêve, voilà tout... Mais je n’ai pasrêvé que cela… Les gars, il yaun malheur dans la maison. J'ai vu le diable.
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