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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/47

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PROLOGUE. 37

de la Saulays, passa le seuil, un flambeau à la main.

C'était un gracieux et beau jeune homme, au visage doux et presque féminin. Il était moins grand que Fargeau; mais sa taille, sans être remarquablement robuste, avait tant de sou- plesse et des proportions si heureuses, qu'il sem- blait porter en réalité sa tête plus haut que son cousin.

En entrant , il rejeta en arrière les boucles de ses cheveux blonds , et parcourut du regard les rangs des domestiques et fermiers du Ceuil.

— Ils ne veulent pas! dit-il encore en élevant son flambeau comme pour mieux voir les ré- calcitrants, quand leur maître est en danger de mort!

— Oh! interrompit le doux Fargeau, j'aime à penser que tu vas beaucoup trop loin.

Lucien se retourna vers lui et lui tendit la main.

— Mon pauvre Fargeau, dit-il, tu ne peux pas t’accoutumer à cette idée ; mais notre oncle est bien changé. et, depuis une heure, son mal augmente d’une façon si terrible.

Il s’interrompit pour reprendre d’un ton de commandement :

— Holà! Mérieul ! selle mon cheval. Puis-

LE JEU DE LA MORT. À. 4