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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/46

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36 LE JEU DE LA MORT.

— Comme ça, mes bons amis, dit-il, per- sonne ne veut se charger de la commission tout de suite"?

Chacun regarda son voisin en disant :

— Dame!

Et pas un ne bougca.

Pour la seconde fois, des pas se firent enten- dre dans le corridor.

— Eh bien! cria une voix franche ct jeune au dehors, est-on parti, Fargeau ?

Les figures changèrent autour du foyer, tan- dis que le nom de M. Lucien courait de bouche en bouche. Chaque physionomie semblait dire : « Voilà l'affaire qui va prendre une autre tour- nure, et bon gré mal gré, il va falloir en dé- coudre!»

Et personne n’était bien rassuré, parce que, dans cette nuit noire ct sans lune, il y avait dan- ger réel à traverser la prairie inondée.

Fargeau retourna vers la porte.

— J'ai fait ce que j'ai pu, répondit-il, mais ces bonnes gens ne veulent pas.

— Ils ne veulent pas! répéta la voix du cor- ridor avec un accent de colère.

En même temps, une lumière plus vive que celle de la résine éclaira la porte, et le plus jeune des neveux de Jean de la Mer, Lucien Créhu