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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/49

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PROLOGUE. 39

Lucien lui donna la main en disant :

— Merci, Tiennet. Si j'avais su que tu étais là, je l'aurais dit tout bonnement : « Prends mon cheval et pars. »

Tiennet serra la main qu'on lui tendait, et son œil eut comme un éclair de fierté.

Lucien ajouta :

— Tu iras chez le docteur Méaullie.

— J'irai, M. Lucien.

.— Et aussi vite que ton cheval pourra te por- ter !

— Si quelque glaçon nelui défonce pas le poi- trail, M. Lucien, je serai à Vitré dans trois quarts

d'heure.

Il quitta la salle basse.

— Censément, dit Yaume, le gars Tiennet pourrait bien ne pas revenir !.

Olivette pälit dans sa cachette.

— Mes garçons, prononça gravement Mathu- rin Houin , faut dire un Pater et un Ave pour Tiennet Blône. |

Il ôta son bonnet de laine et se leva:

La vicille Renotte retourna sa chaise, la seule qui fût dans la cuisine, et se mit à genoux.

On récita le Pater et l’Ave avec lenteur.

Le vent ct la pluie, redoublant de violence, faisaient un tapage d'enfer au dehors.