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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/82

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72
LE JEU DE LA MORT

72 LE JEU DE LA MORT.

Il y avait bien deux heures que Tiennet Blône avait franchi la porte du manoir, monté sur Argent, le cheval blanc de M. Lucien.

Le vent gémissait toujours dans les hautes croisées du château du Ceuil et pliait à grand bruit les arbres dépouillés de la forèt.

Dans la cuisine, Fargeau et Lucien avaient mis fin à la veillée.

On avait dit la prière. Le chaudron de grous était vide.

Tout dormait au château.

Jean de la Mer lui-même semblait assoupi sur sa chaise longue.

Fargeau, en un moment où Lucien et Berthe causaient à voix basse, de si près que les blonds cheveux de Lucien touchaient aux cheveux noirs de la jeune fille, Fargeau se pencha, puis s’age- nouilla sur le parquet, à l’endroit où le testa- ment brûlé laissait sa cendre.

Il prit cette cendre avec précaution et par- vint à la soulever sans la briser. Il l’approcha de la lampe. .

Parfois , sur lc papier consumé l'écriture laisse des traces rougeâtres.

Mais ici, rien ne restait. Fargeau pencha sa tête sur sa poitrine et jeta un dernicr regard du côté de Berthe.