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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 4 - 1850.djvu/254

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246 LE JEU DS LA MORT,

de t'expliquer cela! .., Est-ce qu’on raîsonne les lubies du sommeil ?

Lucienne roula un fauteuil auprès du lit, et s'assit.

— Tu ne m’embrasses pas, ce matin, Ga- briel?

— Oh! pauvre petite sœur... plutôt dix fois qu'une! s’écria Gabriel en se retournant et en prenant la blondetête de Lucienne à deux mains. Mais comme te voilà grave ! ajouta-t-il,

— Tu as donc perdu dix mille francs cette nuit? demanda tout bas Lucienne.

Le docteur devint plus pâle.

— Dix mille francs! répéta-t-il en essayant de sourire, quelle folie!

— Oui, dit la jeune fille d’un ton sérieux et triste, ce serait une folie! une folie bien grande... bien coupable!

— Tu préches un converti, ma sœur.

_—— Je voudrais le croire, mon frère.

Ces deux dernières répliques furent échan- gées sur un ton presque hostile.

Lucienne était indignée, parce qu’elle songeait aux paroles de Clémence et aux périls qui mena- çaient sa mère.

M. Gabriel trouvait le ton de sa sœur un peu irrévérencieux.