Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 4 - 1850.djvu/259

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CHAPITRE XIV. 251

A cela mademoiselle de Marans ne pouvait répondre, mais elle glissa un regard sournois au fond de la poche mignonne de son tablier du matin, où était la lettre de Mazurke.

Gabriel poursuivit :

— Tu ne peux pas savoir !... Tout ce que j’en fais, c’est pour elle! J'ai beau me révolter, vois- tu, mon cœur est à ses pieds... Je l’aime, je l'aime comme un fou. plus que cela encore! Est-ce que je sais dire comment je l’aime?.. Eh bien , j'ai de la fierté! Clémence est la fille d’un homme riche... Avec mon art de médecin, la fortunehera si longue à venir! J'ai cru. je crois encore que le père.

— Mais c’est de la démence! interrompit Lu- cienne; si Clémence savait !.…

— Clémence ne saura pas! le: jour où je serai riche, je m’agenouillerai devant elle et je lui dirai : Je suis noble et j'ai de l’or... mon nom et mon or sont à vous! »

— Pauvre Gabriel! dit encore la jeune fille sur qui ce sophisme sentimental ne laissait pas que de faire impression.

— Ne me dis pas que j'ai tort! s’écria Gabriel;

- je suis sûr que j'ai raison. Le jeu ressemble à toutes les choses humaines... Il faut de la pa- tience.. mais je commence à comprendre très-