Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aussitôt les plis de sa robe ; les autres femmes, moins bien apprises, se bornèrent à rougir immodérément.

Quant à Pelo Rouan, il gagna la porte sans bruit, après avoir échangé un second regard d’intelligence avec Yvon et Corentin.

— Ah ! c’est lui qui est le nouveau capitaine ? murmura-t-il lentement d’un air pensif.

Puis il s’enfonça dans les sentiers de la forêt.

Maître Simonnet prit un maintien grave et solennel, pour remplir convenablement son office d’introducteur aux lieu et place de maître Alain, le majordome, qui se faisait vieux et dormait d’ordinaire à cette heure, ivre d’eau-de-vie.

Il mit le bonnet à la main et précéda les nouveaux venus dans le salon de réception où se tenaient Hervé de Vaunoy et sa famille.

Pendant qu’il traverse le vestibule et la grande salle, nous rétrograderons de quelques heures et nous prendrons nos deux étrangers au moment où ils quittent la bonne ville de Vitré pour entrer dans la forêt. Outre que c’est un moyen fort simple de faire leur connaissance, nous assisterons ainsi avec eux à quelques petits incidents qu’il nous importe de ne point passer sous silence.

Comme le lecteur a pu le conjecturer, le vieillard à barbe grise remplissait auprès du jeune capitaine l’office du valet. C’était un homme à visage honnête et austère ; sa taille légèrement voûtée annonçait seule la fatigue ou la souffrance, car son front restait sans rides, et son regard serein exprimait la tranquillité d’âme la plus parfaite.