Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/106

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Il tendit sa gourde de voyage à Jude qui, cette fois, n’eut aucune objection à soulever.

— Et maintenant, reprit le capitaine, orientons-nous : voici un sentier qui doit mener à Saint-Aubin-du-Cormier.

— C’est ma route, répondit Jude, et nous allons nous séparer ici… car vous allez à Rennes, je pense ?

— Je vais au château de la Tremlays.

Jude devint pensif.

— Vous êtes déjà venu dans le pays, dit-il après un silence, car vous le connaissez aussi bien que moi. Peut-être n’est-ce pas la première fois que vous allez au château de la Tremlays ?

— Peut-être, répéta le capitaine qui sembla éviter une réponse plus catégorique.

— Si vous y êtes allé, continua Jude dont tous les traits exprimaient une curiosité puissante, vous avez dû voir un jeune homme… un beau jeune homme : l’héritier de ces nobles domaines, l’unique rejeton d’une race qui est vieille comme la Bretagne !

— Tu le nommes ?

— Georges Treml.

Ce fut au tour du capitaine de s’étonner. Pour la première fois, il rapprocha ce nom de Treml de celui du château et il comprit que le vieux gentilhomme, dont il venait d’entendre la chevaleresque histoire, était l’ancien maître de la Tremlays.

— Je n’ai jamais vu ce jeune homme, répondit-il.