Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/117

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Tout y était, intact comme au jour du dépôt : or et parchemin. Le bon Jude ne put retenir une exclamation de joie, en songeant que, avec cela, Georges Treml, fût-il réduit à mendier son pain, n’aurait qu’un mot à dire pour recouvrer son héritage intact.

Mais une expression de tristesse remplaça bientôt son joyeux sourire : où était Georges Treml !

Le capitaine Didier, son nouveau maître, avait reçu l’hospitalité au château, et il ne savait même pas qu’il existât une créature humaine du nom de Georges Treml.

Donc, non-seulement Georges n’était plus là, mais on ne parlait même plus de lui.

Jude aurait voulu déjà être au château pour s’informer du sort de l’enfant. Il plaça le coffret dans le trou, qu’il combla de nouveau en ayant soin d’effacer de son mieux les traces de la fouille, puis il gravit la rampe du ravin.

Pelo Rouan le suivit de l’œil pendant qu’il s’éloignait.

— C’est bien Jude ! murmura-t-il, Jude l’écuyer du vieux Nicolas Treml ! il n’emporte pas le coffret ; je verrai cette nuit ce qu’il peut contenir. En attendant, il ne faut point que nos gens soupçonnent ce mystère, car ils pourraient revenir avant moi.

Jude avait disparu. Les deux hommes à masques fauves quittèrent le fourré et s’élancèrent vers le chêne. Ils remuèrent les outils, visitèrent chaque repli de l’écorce et ne trouvèrent rien.

Ces deux hommes étaient des Loups.

Ils s’approchèrent de la touffe d’ajoncs.