Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/116

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Les trois hommes, porteurs de ce déguisement étrange, échangèrent rapidement un signe d’intelligence.

Le signe du masque blanc fut un ordre, sans doute, car les deux autres rentrèrent immédiatement dans leurs cachettes.

Le masque blanc se coucha sans bruit à plat ventre et se mit à ramper vers l’arbre. Il franchit lentement la distance qui l’en séparait, puis il se dressa de manière à fourrer sa tête dans l’une des ouvertures que le temps avait pratiquées au tronc creux du vieux chêne.

Son masque le gênait pour voir ; il l’arracha et découvrit un visage tout noirci de charbon et de fumée : le visage de Pelo Rouan, le charbonnier.

Jude travaillait toujours et ne se doutait point qu’un regard curieux suivait chacun de ses mouvements.

Au bout de quelques minutes, la pioche rebondit sur un corps dur et sonore. Jude se hâta de déblayer le trou et retira bientôt le coffret de fer que Nicolas Treml avait enfoui autrefois en cet endroit. Après l’avoir examiné un instant avec inquiétude pour voir s’il n’avait point été visité en son absence, Jude sortit une clef de la poche de son pourpoint.

À ce moment, Pelo Rouan se mit à ramper et rentra sans bruit dans sa cachette.

Ce fut pour lui un coup de fortune, car Jude, sur le point d’ouvrir le coffret, se ravisa et fit le tour du chêne, jetant à la ronde son regard inquiet. Il ne vit personne, regagna le creux de l’arbre et fit jouer la serrure du coffret de fer.