Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/119

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— Maître, nous veillerons.

Pelo Rouan ôta les pistolets qui pendaient à sa ceinture et les cacha sous ses vêtements.

— Je vais au château, continua-t-il, afin d’apprendre ce que nous devons craindre des gens du roi. Je reviendrai cette nuit.

À ces mots, il gravit la montée d’un pas rapide et disparut derrière les arbres de la forêt.

— Le Loup Blanc et le diable, murmura l’une des sentinelles, il n’y a qu’eux deux pour courir ainsi. Guyot ?

— Francin ?

— J’aurais pourtant voulu voir là-bas dans le creux du chêne.

— Moi aussi, mais… Si on fouillait, il verrait. Je m’entends.

— La terre est pourtant fraîchement remuée…

— Il verrait, je te dis ! Et nous savons ses ordres.

— C’est la vérité ? Quand il a parlé, ça suffit.

En conséquence de quoi, les deux Loups se résignèrent à faire bonne garde.

Jude Leker, lui, reprenait le chemin qui devait le conduire vers son capitaine. Il traversa le taillis d’un pas plus leste et le cœur plus content que la première fois. Une de ses inquiétudes était au moins calmée et il avait désormais en main de quoi racheter les riches domaines de la maison de Treml.

Quand il arriva au lieu où il avait laissé Didier, celui-ci était seul.

— Tu n’as pas perdu de temps, mon garçon, dit-il gaiement. Je ne t’attendais pas si vite.