Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/124

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— L’ordre de Sa Majesté, dit-il, me donnait à choisir entre l’hospitalité de M.  le marquis de Nointel et la vôtre. J’ai pensé qu’il ne vous déplairait point de me recevoir pendant quelques jours.

— Saint-Dieu ! s’écria Vaunoy, mon jeune compagnon, ce qui m’eût déplu, c’eût été le contraire.

— Je vous rends grâce, et pour mettre à profit votre bonne volonté je vous demande la permission de faire conduire sur-le-champ mon valet à la chambre qu’on me destine.

Mlle  Olive agita une sonnette d’argent placée près d’elle sur la cheminée.

— Auparavant, votre valet boira bien le coup du soir avec Alain, mon maître d’hôtel, dit Hervé de Vaunoy.

À ce nom d’Alain, Jude devint blême derrière le collet de son manteau.

— Mon valet est malade, répondit le capitaine ; ce qu’il lui faut, c’est un bon lit et le repos.

— À votre volonté, mon jeune ami.

Un domestique entra, appelé par le coup de sonnette de Mlle  Olive.

— Préparez un lit à ce bon garçon, dit M.  de Vaunoy, et traitez-le en tout comme le serviteur d’un homme que j’honore et que j’aime.

Didier s’inclina ; Jude, toujours enveloppé dans son manteau, sortit sur les pas du domestique qui, malgré sa bonne envie, ne put apercevoir ses traits.

Nous connaissons de longue date M.  Hervé de Vaunoy, maître actuel de la Tremlays et de Boüexis-en-Forêt. Ces vingt années n’avaient point assez