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XVII

VISITE MATINALE


Bien avant le jour, Jude Leker était sur pied. Il se leva sans bruit afin de ne point éveiller son maître qui dormait comme on dort à vingt-cinq ans après un long et fatigant voyage.

Quoique le crépuscule n’éclairât point encore la nuit des interminables corridors, Jude y trouva son chemin sans tâtonner. Il était né au château et l’avait habité durant quarante années.

Laissant le grand escalier dont la double rampe desservait le premier étage, il gagna l’office et prit un couloir étroit qui conduisait aux communs.

Beaucoup de choses avaient changé dans les coutumes de la Tremlays, mais les logements des serviteurs avaient gardé leur disposition primitive. Sans cette circonstance, l’excellente mémoire de Jude ne lui eût point été d’un grand secours. Il compta trois portes dans la galerie intérieure des communs et frappa à la quatrième.