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Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/146

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gard. Il nous dit que l’enfant s’était noyé dans l’étang de la Tremlays. On courut, on sonda le fond de l’eau, mais on ne trouva point le corps de Georges.

Jude écoutait, la poitrine haletante, l’œil grand ouvert.

— Et c’est sur cela, interrompit-il, que se fonde votre espoir ?

— Non. Te souvient-il d’un pauvre innocent de la forêt que l’on nommait le Mouton blanc ?

— Je me souviens de Jean Blanc, dame.

— Pauvre créature ! Il aimait Treml presque autant que nous l’aimons…

— Mais Georges, Georges ! interrompit encore Jude.

— Eh bien ! mon homme, Jean Blanc racontait d’étranges choses dans la forêt. Il disait qu’Hervé de Vaunoy avait jeté à l’eau le petit monsieur de ses propres mains.

— Il disait cela ! s’écria Jude dont l’œil étincela.

— Il disait cela, oui. Et quoiqu’il passât pour un pauvre fou, je crois qu’il disait vrai toutes les fois qu’il parlait de Treml. Mais ce n’est pas tout ; Jean Blanc ajoutait qu’il avait plongé au fond de l’étang et ramené M. Georges évanoui…

— Ah ! fit le bon écuyer avec un long soupir de bien-être.

— Puis, poursuivit Goton, il fut pris d’un de ses accès, et le pauvre enfant resta tout seul sur l’herbe. Et quand le Mouton blanc revint il n’y avait plus d’enfant.

— Ah ! fit encore Jude.