Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/255

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plusieurs côtés, des têtes fauves, écartant les dernières branches du taillis commençaient à se montrer.

Au moment où l’étranger allait reprendre sa route, en se dirigeant vers l’emplacement de la loge de Mathieu Blanc, trois ou quatre hommes, masqués de fourrure, bondirent hors des broussailles, tombèrent sur lui et le terrassèrent en un clin d’œil.

— Qui diable avons-nous là ? demanda l’un d’eux en mettant son pied sur la poitrine de l’homme au manteau.

Celui-ci, malgré son épouvante, ne parut nullement surpris de l’attaque et continua de cacher son visage.

— Mes bons amis, dit-il d’une voix qui, malgré ses efforts, n’était rien moins qu’assurée, ne me maltraitez pas. Je ne viens point ici par hasard.

— Un espion du maltôtier ! s’écrièrent en chœur les Loups ; il faut le pendre ?

— Saint-Dieu ! mes excellents amis, ne commettez pas une énormité semblable, reprit le patient dont les dents claquèrent derechef et plus fort. Je viens vers vous dans votre intérêt.

— À d’autres !

— Sur mon salut, je ne vous mens point. Bandez-moi les yeux, pour être bien sûrs que je ne verrai rien des choses que vous avez intérêt à cacher, et introduisez-moi auprès de votre chef.

Les Loups se consultèrent.

— Il sera toujours temps de le pendre, dit l’un d’eux, robuste sabotier nommé Simon Lion.

L’avis semblait sage.

— Pourtant, reprit un vannier du nom de Livaudré, faudrait au moins voir sa figure.