Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/256

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Simon Lion arracha brusquement le manteau du rôdeur, qui pencha sur sa poitrine un visage rond et plein, mais plus blême qu’un linceul.

Les quatre Loups reculèrent, frappés d’une commune et inexprimable surprise.

— Le maître de la Tremlays ! s’écrièrent-ils en même temps.

Vaunoy, c’était bien lui, en effet, essaya de sourire, et parvint seulement à produire un convulsif clignement d’yeux.

— Le maître de la Tremlays en personne, mes bons amis, dit-il.

— Nous ne sommes pas tes amis, murmura Livaudré d’une voix basse et menaçante. Ignores-tu si complètement les sentiers de la forêt que tu aies pu prendre au hasard une route qui te conduisait droit à la mort ?

— Allons donc ! allons donc ! balbutia Vaunoy, vous raillez, mon joyeux camarade ; on ne tue pas ainsi un homme qui apporte une fortune avec lui.

Les Loups échangèrent un regard significatif, et Simon, d’un geste rapide, tâta les poches de Vaunoy.

— Tu mens, dit-il après examen fait, aujourd’hui comme toujours, mais du diable si tu nous échappes cette fois !

La terreur de Vaunoy atteignait à son comble et augmentait pour lui le danger, car il perdait le sens et la parole.

Livaudré détacha une corde roulée autour de sa ceinture et lança l’extrémité, formant nœud coulant, de manière à accrocher l’une des basses branches du chêne creux.