Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Deux valets en effet soulevèrent le siège de Didier et l’emportèrent toujours dormant, à sa chambre. Cela réjouit fort M. de Béchameil et l’officier rennais, qui jura sur son honneur que M. de Vaunoy savait exercer l’hospitalité dans les formes.

Didier ne s’éveilla point pendant le trajet. Les deux valets le déposèrent endormi sur son lit et se retirèrent.

Une heure après environ, un bruit terrible se fit autour du château. Les portes furent attaquées toutes à la fois, et brisées d’autant plus facilement qu’il ne se présenta personne pour les défendre.

Par une fatalité singulière, sergents et soldats de la maréchaussée se trouvaient casernés dans une grange qu’on avait fermée en dehors.

Une seule personne fit résistance, ce fut la vieille Goton qui après avoir inutilement essayé de relever le courage de maître Simonnet et des autres valets de Vaunoy, saisit bravement un mousquet, et fit le coup de feu par la fenêtre de la cuisine.

Au moment où l’on entendit les premiers bruits de cette attaque inopinée et furieuse, Vaunoy était dans son appartement avec maître Alain, Lapierre et deux autres valets armés.

— Voici l’instant, dit-il avec un certain trouble dans la voix ; il dort et vous êtes quatre. Saint-Dieu ! ne me le manquez pas cette fois.

— Je m’en chargerai tout seul, reprit Lapierre ; et, en vérité, ce jeune fou prend à tâche de me donner en-