Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/282

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vie de le tuer. Voilà deux fois qu’il me foule aux pieds depuis hier.

— Trêve de paroles ! interrompit Vaunoy ; à vous le capitaine, à moi les Loups !

Les quatre estafiers s’engagèrent dans le long corridor qui conduisait à la chambre de Didier. Lapierre marchait le premier, épée nue dans la main droite, poignard dans la gauche.

Maître Alain venait le dernier, ce qui lui donna occasion de dire, sans être aperçu, un mot à sa bouteille carrée.

— Attention ! dit Lapierre en arrivant à la porte qui n’était point fermée. Je vais l’expédier tout seul. Cependant s’il s’éveillait par le plus grand des hasards, vous viendriez à la rescousse.

Il entra. Une obscurité profonde régnait dans la chambre de Didier. Lapierre avança doucement ; et, lorsqu’il se crut à portée du lit, il leva son épée.

Une autre épée arrêta la sienne dans l’ombre. Lapierre recula étonné.

— Lève la lanterne, Jacques, dit-il à l’un des valets.

Celui-ci obéit, et nos quatre assassins aperçurent debout, devant le lit de Didier endormi, un homme de grande taille, qui droit et ferme sur la hanche, présentait la pointe de son épée nue.

Le vieux majordome poussa un cri de surprise.

— Saint-Jésus, dit-il, gare à nous ! Je le reconnais, cette fois ; nous ne sommes pas trop de quatre : c’est Jude Leker, l’ancien écuyer de Nicolas Treml !