pour écouter une voix douce, mais éplorée, qui chantait dans la cour, sous la fenêtre, un couplet de la romance d’Arthur de Bretagne.
— Joli moment pour chanter ! murmura-t-il.
La voix s’interrompit et prononça tout bas avec un accent désolé :
— Didier ! Didier !
— Présent ! dit en riant le majordome. Allons ! un autre couplet, encore un couplet !
La douce voix de jeune fille, comme si elle eût voulu obéir à cet ordre ironique, reprit cette partie de la complainte qui raconte les douleurs de la duchesse Constance de Bretagne, et chanta d’une voix pleine de larmes :
Elle cherchait, dans sa détresse,
La forteresse
Où l’Anglais tenait enfermé
Son bien-aimé.
Puis elle dit encore :
— Didier ! Oh ! Didier ! où es-tu ?
Le vieux majordome, réduit à l’état d’enfance par son ivresse, s’approcha curieusement de la fenêtre pour voir la chanteuse ; mais, au même instant, la porte s’ouvrit, et une vive lumière inonda la chambre.
Maître Alain se retourna.
Il vit Alix de Vaunoy, pâle, l’œil égaré, tenant à la main un flambeau.
Elle, aussi, prononça d’une voix étouffée le même nom que la chanteuse :
— Didier ! Didier !