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Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/317

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saint dimanche des Rameaux, à la paroisse de Liffré.

Didier était affaissé sur le sol au pied du lit. Marie se remit à genoux. Didier ne dormait pas ; il la contemplait avec tendresse et respect.

Le jour grandissait. Jusqu’alors Pelo Rouan n’avait rien pu distinguer dans la chambrette. Il aperçut enfin les lignes du profil de Didier et arma son mousquet.

— Qu’est-ce que cela ? dit tout à coup Marie en s’emparant de la médaille que mademoiselle de Vaunoy avait passée au cou du capitaine.

Didier prit la médaille, et ses traits exprimèrent un étonnement.

— Ce que c’est ? répondit-il avec lenteur ; ce sont mes titres et parchemins, Marie. C’est, du moins, je l’ai toujours pensé, le signe qu’une pauvre femme, ma mère, mit à mon cou en m’exposant à la charité des passants. Mais ne parlons pas de cela, ma fille. Je croyais l’avoir perdue ; je la cherchais en vain depuis un an. Il y a de la magie dans ce qui s’est passé cette nuit !

Marie regardait toujours la médaille.

— C’est singulier ! dit-elle enfin ; j’en ai une toute pareille.

Elle enleva rapidement le cordon qui retenait la médaille au cou de Didier, et, tirant en même temps la sienne, elle s’élança vers la croisée afin de comparer.

Pelo Rouan, qui depuis cinq minutes guettait le moment où Marie cesserait de se trouver entre lui et le capitaine, mit en joue.

Il était le meilleur tireur de la forêt et c’est tout au