Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/330

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allées de la forêt, seul avec des valets impuissants à te protéger contre une balle bien dirigée, j’ai appuyé mon fusil contre mon épaule et mis le point de mire sur toi. Mais une voix secrète me retenait toujours. Je pensais que j’aurais besoin de toi pour le petit monsieur Georges, et je t’épargnais. J’ai bien fait d’agir ainsi. Le moment est venu où ta vie et ton témoignage deviennent nécessaires au légitime héritier de Treml.

— Savez-vous donc où il est ? demanda Vaunoy à voix basse.

— Il est chez lui, dans la maison de son père, au château de la Tremlays.

— Ah ! fit Vaunoy feignant la surprise.

— Oui, reprit le Loup blanc ; mais, cette fois, tu ne l’assassineras pas. Abrégeons. Veux-tu sortir d’ici sain et sauf ?

— À tout prix ! répondit Hervé qui, par extraordinaire, disait là sa pensée entière.

— Expliquons-nous : je ne te rends pas la vie. Tu restes à moi, pour le sang de mon père, pour le sang de ma femme. Seulement, je te donne un répit et une chance de m’échapper. Pour cela, voici ce que je te demande.

Jean Blanc montra du doigt un coin de la table où se trouvait ce qu’il faut pour écrire, et reprit :

— Je vais dicter, écris :

Vaunoy s’assit à la table.

Jean Blanc dicta :

« Moi, Hervé de Vaunoy, je déclare reconnaître, dans la personne du sieur Didier, capitaine au service de