Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/344

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Il le déposa sur le plancher, s’agenouilla auprès, et introduisit son couteau dans la fente de la charnière.

La rouille avait rongé le métal, et le couvercle sauta presque sans efforts.

Le coffret contenait de l’or et un parchemin que Vaunoy reconnut sans doute, car il se précipita pour le saisir.

Georges Treml le repoussa rudement. Ce fut lui qui prit l’acte des mains de Jean Blanc.

— Je savais bien ! s’écria-t-il après avoir lu : je savais bien qu’il y avait fraude et mensonge ! Voici une déclaration signée de vous, monsieur, qui porte que tout descendant de Treml pourra racheter le domaine, moyennant cent mille livres tournois.

— Et voici les cent mille livres, ajouta Jean Blanc en frappant sur le coffret.

Vaunoy était muet de rage.

L’officier rennais, Mlle  Olive et Béchameil s’étonnaient grandement, et ce dernier concevait un vague espoir de recouvrer ses cinq cent mille livres.

Quant à la vieille femme de charge, elle s’émerveillait et promettait en son cœur une neuvaine à Notre-Dame de Mi-Forêt.

À ce moment, maître Alain reparut à la porte du salon. Il était suivi des domestiques du château, armés jusqu’aux dents, et des sergents de Rennes. L’œil d’Hervé de Vaunoy étincela.

— Gardez toutes les issues ! s’écria-t-il. Je promets dix louis d’or à qui mettra le premier la main sur ce brigand !