Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/345

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Il désignait Jean Blanc du doigt.

— Cet acte est contre moi, reprit-il ; je suis dépouillé, pillé. Mais, Saint-Dieu ! je serai vengé ! Regardez bien cet homme, monsieur de Béchameil ; cette nuit, cinq cent mille livres vous ont été enlevées ; le capitaine n’a pas su les défendre, ou plutôt il les a livrées, et sans doute l’argent que voici (il montrait le coffret), est le prix de sa trahison !

— Infâme ! balbutia Georges, mis hors de garde par cette incroyable audace.

M. de Béchameil était tout oreilles, et l’officier rennais semblait à demi convaincu.

— As-tu bien le courage de nier, Georges Treml ? poursuivit Vaunoy ; cet homme qui vient à ton secours n’est-il pas le même qui cette nuit, a dirigé l’attaque ?

— Si j’avais su cela, grommela Goton, du diable si j’aurais fait le coup de fusil contre lui !

— Cet homme qui t’apporte ta part du vol, reprit encore Vaunoy, n’est-il pas de ceux dont le nom est une condamnation ? En avant, bons serviteurs du roi ! emparez-vous du chef des Loups.

— Le Loup blanc ? s’écrièrent ensemble Béchameil, mademoiselle Olive, les soldats et les domestiques.

Ces derniers, en même temps, firent prudemment un mouvement de retraite.

Les soldats s’avancèrent et entourèrent Jean Blanc.

— Saisissez-le ! s’écria Béchameil. Ah ! brigand détestable ! tu vas me rendre mes cinq cent mille livres !

Mademoiselle Olive, au seul nom du Loup blanc, s’était hâtée de tomber en pamoison.