Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/52

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Deux larges trous donnaient passage à l’intérieur, qui formait une véritable salle où dix hommes auraient pu s’asseoir à l’aise.

Ce fut au pied de ce chêne que M. de la Tremlays rejoignit son écuyer.

Nicolas Treml était soucieux. Les pensées qui se pressaient dans son cœur se reflétaient sur son austère visage. Jude était vêtu et armé comme pour un long voyage. À l’approche de son maître, il se leva et montra du doigt le coffret de fer.

— C’est bien, dit Nicolas Treml.

Il se mit à genoux près du coffret dont il fit jouer la serrure. Puis, tirant de son sein le parchemin signé par Hervé de Vaunoy, il le cacha sous les pièces d’or.

— Comme cela, murmurait-il en renfermant le coffre, pauvres ou riches, les Treml pourront réclamer leur héritage, et la trahison sera vaincue… si trahison il y a.

Jude ne comprenait point et demeurait immobile, prêt à exécuter un ordre, quel qu’il fût, mais ne se souciant point de le devancer.

Jude était un homme de robuste taille et de visage durement accentué. Ses pommettes anguleuses saillaient brusquement hors du contour de sa joue et donnaient à ses traits ce caractère de rudesse que présente souvent le type breton.

Il portait les cheveux longs et sa barbe grisonnante s’enroulait en épais collier autour de son cou.

Son costume, de même que celui de M. Nicolas, eût été fort à la mode cent ans auparavant, et, à la longueur démesurée de sa rapière à garde de fer, on pouvait croire