Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/141

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— Je ne sala pas ce que fit le roi. Moi, je l’aurais poignardée !

Avant que le baron fût revenu de son étonnement, M. de Beaufort parut au coin de l’écran.

— Sa Majesté se fâche, dit-il. Vous perdez votre lieutenance !

Gondrin leva la main sur le montreur.

— Veux-tu continuer, oui ou non ! s’écria-t-il exaspéré.

Et comme le faux Barnèse ne bougeait pas, il se retourna vers Beaufort et prit un grand parti.

Il abattit l’écran d’un revers de main et reprit, en s’adressant au petit roi : — Sire, j’ai fait de mon mieux, mais je joue de malheur. Les deux soldats qui composent mon armée ont été tour à tour mis hors de combat. J’ai remplacé le premier. Vive Dieu ! je prouverai bien que je suis prêt à tout pour le service du roi ; je vais remplacer le second. Allez, la musique !

L’écran se releva et la vielle joua un rigodon diabolique.

Aussitôt après, une cohue de personnages firent leur entrée dans le cercle lumineux.

— Or, voyez ! clama Gondrin qui avait la fièvre de la lieutenance ; voici venir tous les courtisans de la cour d’Arlequin tantième, gentilshommes, dames, robins et capitaines. Voici le carrosse de la reine. Voici la litière du grand vizir… et le chien roquet de la sultane favorite. Changement à vue : Reconnaissez-vous la grotte de Didon ? Mezzetin et Colombine s’y reposent. Le roi les surprend par malheur. Perfide ! dit-il, croyant parler à la reine Argentine… Mais celle-ci entre