Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/196

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des mousquetaires du roi, ce sera pour moi ; je suis accusé de haute trahison.

Ayant ainsi parlé, il se pencha à l’oreille du chevalier et murmura quelques mots, parmi lesquels Roger, aux écoutes, put saisir ceux-ci : « La jeune fille du clos Pardaillan ».

— Est-ce vrai, cela ? fit le chevalier, dont le visage pâle s’était coloré vivement.

Roger se mordit les lèvres.

— Cela est vrai, répondit le More.

Roger, en ce moment, s’écria :

— Les mousquetaires !

— Ah ! ah ! prononça don Estéban du bout des lèvres : c’est donc pour moi !

— De par Dieu ! monsieur, dit résolument le chevalier, je vous suis redevable et mon épée est à vous.

— Moi, je ne vous dois rien, l’ami… commença Roger.

— En es-tu bien sûr, mon jeune camarade ? l’interrompit le More avec un étrange accent de gaieté.

— J’allais ajouter, poursuivit Roger, ce qui n’empêche pas que je vous prêterai volontiers mon épée, comme je la prêterais au premier venu. Nous sommes ensemble, je ne sais trop pourquoi ; mais, nous sommes ensemble, taillons des croupières à messieurs les mousquetaires du roi ! En avant !

Messieurs les mousquetaires ne semblaient pas avoir une frayeur extrême de l’épée de maître Roger. Ils étaient sept, y compris un officier. Derrière eux venaient douze archers de la prévôté.