l’uniforme qui convenait aux délicieuses proportions de sa taille, et l’œil ne se blessait point des vives couleurs de sa cotte relevée.
— Écoute, fit-elle après que Pola eut pris place sur un banc et qu’elle se fut elle-même demi-couchée sur le gazon, à ses pieds, je te parlerai de ton chevalier errant, c’est bien sûr, et du mien aussi, je suis venue pour cela. Mais il y a temps pour tout. Laisse-moi commencer par le commencement. Je crois que c’est le More qui a mis ces idées-là dans la tête de mon père…
— Le More ! répéta Pola étonnée.
— C’est vrai, tu ne sais pas ce que je veux te dire. Je ne t’ai pas encore parlé du More. Vois-tu, mon pauvre cher cœur, nous n’en finirons jamais. J’en ai tant et tant à te dire !
Elle joignit ses belles petites mains, légèrement dorées sur les genoux de Pola, tandis que celle-ci demandait :
— Qu’est-ce que c’est que le More ?
— Je ne sais pas, répliqua Mélise d’un air pensif. Il est beau comme un archange sous le bronze de sa peau, mais son regard a parfois des lueurs qui me font frémir… surtout quand il est question de vous autres, les Pardaillan.
— Il nous connaît ?
— Il dit que non.
— Eh bien, alors ?
— Je ne sais pas ! prononça pour la seconde fois la fille de Mitraille dont le regard était fixe et tout chargé de méditations. Que veux-tu que je te dise, moi, je ne sais pas s’il faut l’aimer ou le