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XXIII

TÊTE-DE-BŒUF


Au milieu d’un religieux silence, M. le lieutenant de roi prit un papier des mains de Saint-Venant et lut l’exposé des faits qui étaient reprochés à la soi-disant comtesse de Pardaillan. Il y en avait long. La main habile du conseiller Renaud se reconnaissait dans ce remarquable travail près duquel le fameux acte d’accusation du prêtre de Loudun était une bagatelle. Madame Éliane, selon ce factum, avait mis le pied sur tous les degrés de l’échelle du crime. Elle était coupable de dol, de fraude, de fausses signatures, de supposition de personnes, de magie, car il en fallait toujours un peu, de sacrilège, d’adultère, d’empoisonnement, etc.

L’assistance écouta l’énumération de ces divers forfaits avec une pieuse horreur. Seulement les dames, car il y avait des dames, trouvèrent que la liste était un peu écourtée.

Après la lecture, il fut demandé à l’accusée si elle avouait ou si elle contestait.